étonnants voyageurs : Voyage au coeur de l'iran
L'Iran n'est pas un pays touristique dans l'imaginaire collectif. Pourtant, la culture perse attire. En 2016, plus de cinq millions de visiteurs internationaux se sont rendus en Iran. Jusqu'alors, les sentiers empruntés par le tourisme tournent majoritairement autour de quatre pôles : Téhéran, Ispahan, Yazd et Chiraz. S'aventurer en dehors de ces zones n'est pas impossible ni dangereux, cependant le reste du pays n'est pas habitué à recevoir un public étranger. Il faut alors s'armer de patiente pour comprendre les transports, les musées ou les menus des restaurants.
Pour emprunter le chemin vers le Golfe Persique, dix-huit heures de train sont nécessaires. Dans la cabine où je me trouve, deux couples âgés se font face, l'un d'entre eux est accompagné d'un enfant. Au petit matin, nous approchons du terminus. Je n'ai aucune idée de la manière dont je peux rejoindre l'embarcadère pour ma destination finale : l'île de Qeshm. L'un des hommes le devine et me regarde avec insistance. Il se désigne et dit « Qeshm », avant de pointer son doigt dans ma direction. J'acquiesce. Il me fait comprendre que je devrai les suivre pour prendre la route avec eux. À la sortie du train, ils me prennent par le bras et nous nous glissons dans le taxi qui nous conduit au bateau.
À l'embarcadère, nous rejoignons un bateau où les voitures s'entassent. Depuis quelques jours, le Sud de l'Iran est paralysé par des tempêtes de sable successives qui retiennent les bateaux à quai. La poussière formée par le sable trouble le paysage. Quatre heures passent, nous attendons que le vent se calme pour retrouver des eaux navigables. Nous finissons par nous abriter sous le seul porche du bateau lorsque le vent laisse place à une pluie boueuse. Peu de temps après, le bateau peut enfin prendre le large. Après plus de trois mois passés en Iran, je compris que, pour eux, c'était moi l'étonnant voyageur.









